18/09/2025

Le projet d’une centrale photovoltaïque plane autour de Saint-Pierre-d’Albigny depuis des décennies. Mais avec l’enquête publique et l’obtention du permis de construire, l’opération avance enfin.
Brigitte Mauraz 27/08/2025


 Sur le site de la centrale photovoltaïque, de gauche à droite, Michel Bouvier, Frédéric Paccalet, adjoint aux travaux, et Grégory Tisseur.  Photo Le DL/B.M.

S’il est un dossier où la persévérance est de mise, celui de la centrale photovoltaïque se place sur le haut de la pile.
« Il y a trente ans, le projet de la centrale était déjà dans la tête des élus. Mais des obstacles financiers et techniques se sont dressés.
En 1986 avec la loi Barnier, le secteur de Carouge est classé en zone inondable.
Bien que visionnaires, les élus de l’époque étaient trop en avance sur leur temps », rembobine le maire Michel Bouvier.

Au fil des décennies, avec le changement climatique posé sur la ligne d’horizon, les cartes sont rebattues.
La recherche de nouvelles sources d’énergie se fait pressante.
La réglementation évolue. Une analyse plus fine de la zone d’activités a conduit à un nouveau classement des parcelles, selon l’altimétrie et la nature de l’activité économique envisagée.
« En 2021, une étude réalisée par les services de l’État a recensé tous les secteurs qui pouvaient supporter l’installation de centrales photovoltaïques.
Elle a été présentée aux communes et à Cœur de Savoie. Après l’approbation du conseil municipal, nous nous sommes engagés avec le Sdes [syndicat départemental d’énergie de la Savoie, ndlr] aux côtés de Cayrol Énergie, basé à Argentine.
L’actionnariat se répartit à raison de 65 % pour Cayrol énergie, 20 % pour le Sdes et 15 % pour la commune », poursuit l’édile.

« Optimiser les consommations »

Le cadre juridique posé, le dossier de la centrale a franchi deux nouvelles étapes déterminantes : l’enquête publique et l’obtention du permis de construire.
 Nous avons travaillé à trois et les services de l’État ont été forces de propositions pour nous permettre d’avancer dans les délais. Cayrol énergie nous apporte son expertise et son savoir-faire et le Sdes, service public, son expérience.
L’enquête publique s’étant avérée favorable, le permis de construire sous compétence de l’État a été délivré début août », souligne Grégory Tisseur, conseiller délégué aux travaux.
L’étude du dossier entre dans une nouvelle phase, de la recherche de financements au montage technique avec les installateurs de centrales pour Cayrol.
« Cette phase administrative complémentaire va s’étendre sur six à neuf mois, et nous estimons l’ouverture de la production d’énergie en septembre 2026, pour un revenu brut annuel de 30 000 € pour la commune », précise le conseiller délégué.
« Nous nous inscrivons dans un triple objectif : économiser de l’énergie, optimiser les consommations et produire de l’énergie locale », conclut le maire.

Une estimation à 4 millions d’euros

Le projet de construction de la centrale photovoltaïque s’étend sur un terrain de 4 hectares, propriété de la Ville.
L’énergie produite représente les besoins d’environ 2 500 habitants, soit la moitié de la population saint-pierraine.
Cette énergie serait soit revendue à EDF, soit injectée dans une boucle d’autoconsommation.
La réflexion est lancée. Une surface de 17 622 m2 de capteurs sera installée, avec un impact au sol de 36 m2.
Il s’agit de panneaux photovoltaïques sur table implantés sur 2 670 pieds métalliques enfoncés dans la terre sans béton. L’inclinaison des panneaux est à 12 degrés.
La production d’énergie s’accompagne d’agropastoralisme.
Des ovins pourront brouter sous et autour des panneaux, la zone étant protégée par un grillage périphérique.
Le coût de la centrale est estimé à 4 millions d’euros.